Hohfeld
mai 21st, 2011Belafonte: tous sur le pont
mars 17th, 2011Belafonte est une tentative étudiante, née de l’envie que j’avais de donner un nouveau souffle à un caractère étrange et amusant de Roger Excoffon, le Calypso. Il y a eu quelques essais de réhabilitations numériques, certaines tâchants d’être précises mais aucune de façon convaincante. Personnellement, j’ai du mal avec la fausse trame offset qui me renvoie à une nostalgie de la fin des années 50 avec laquelle je ne suis pas à l’aise, c’est pourquoi j’ai voulu extraire le concept visuel exprimé dans ce caractère pour proposer quelque chose qui tiendrait plus de l’hommage que du revival. C’est ce qui explique l’emploi d’un autre nom.
Spécimen de la fonderie Olive à partir duquel j’ai fait le premier dessin.
Le principe développé est finalement assez simple. Je remplace une trame par une autre qui me semble moins datée et permet de renouveler le style du caractère tout en lui conservant ses caractéristiques dynamiques et l’esprit du volume que transcrivent ces formes. Après quelques égarements, j’ai fini par employer les dégradés de forme, communs dans Adobe Illustrator, pour reproduire des dégradés et les travailler facilement. Le but était d’obtenir un système de trames qui permettrait de produire un fichier de fonte classique.
Différents essais de transcription des dégradés.
Finalement, je n’ai pas eu le temps (ou la patience ?) de développer sérieusement cette fonte, mais le travail de base étant fait et déjà exploitable jusqu’à un certain point, j’ai imaginé rendre mes recherches et les quelques aboutissements disponibles en open source pour l’éventuel plaisir de quelques uns. Ce qui était imagination devient donc un fait, par le fichier que je propose au téléchargement aujourd’hui, contenant une fonte sommaire, et les fichiers vectoriels qui permettront aux enthousiastes de jouer avec ce que j’ai produit jusque là, le modifier, l’augmenter, l’améliorer, etc.
Il faut bien prendre conscience que cette création (le Calypso à l’origine) n’a jamais été conçue comme un caractère classique mais plus comme un ensemble de lettrines ou lettres devant d’abord servir à composer des mots pour des effets de titre. C’est pourquoi je ne me suis pas collé au développement d’une fonte complète, comme certains l’ont essayé, parce que je trouve ça tout simplement absurde. J’ai cependant pris le temps de dessiner des chiffres et une esperluète, ainsi que les accents (parce que les capitales s’accentuent, oui oui).
Ce travail est diffusé en Creative Commons, sous la licence ‘Paternité’, il n’est que nécessaire de mentionner son origine (mon nom quoi), mais toute utilisation commerciale ou non est autorisée, toute modification est autorisée, tant que le/s fichier/s modifié/s est remis en circulation dans les mêmes conditions, c’est-à-dire librement et gratuitement.
Pour la petite histoire, surtout à destination des nouveaux venus ou des inattentifs, le nom Belafonte est une référence directe au navire de Steve Zissou dans le film dont il est l’anti-héros, The Life Aquatic, nom de navire qui fait lui-même référence au navire de Jacques-Yves Cousteau (dont Steve Zissou est une parodie), la Calypso. Pour ce qui est de la raison du nom Belafonte attribué au navire, je vous laisse livrés à vous-même.
Belafonte de Loïc Sander est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité — Partage des Conditions Initiales à l’Identique 3.0 Unported. Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être discutées à cette adresse: loic (at) akalollip (dot) com
Enfin, si le travail de Roger Excoffon vous intéresse, je ne peux que chaudement vous recommander la lecture du livre publié chez Ypsilon Éditeur en novembre 2010, Roger Excoffon et la fonderie Olive, très complet, agréable à lire et une mine d’informations au sujet de ces travaux typographiques qui ont profondément marqués le paysage typographique et urbain français.
Autrefois à ce sujet:
bel.bir (Belafonte birnbaum)
Belafonte: encore
Paperknack (naissance de Belafonte)
Bréviaire, en cours…
février 13th, 2011Marque II
janvier 26th, 2011Corpus
janvier 19th, 2011La ‘révolution‘ numérique, avec tout ce qu’elle a apporté d’avantages pratiques, a également fondu des morceaux de culture et pratiques typographiques qui donnaient quelques lettres d’expertises supplémentaires aux métiers de la typographie. Les poinçons qui devaient être gravés à la taille réelle du corps que l’on souhaitait fondre demandaient un temps de travail important, un œil expert et une main aguerrie. L’avantage que comportait la gravure à taille réelle, c’est qu’on était à peu près sûr (selon la qualité du graveur) d’avoir un caractère adapté à l’usage prévu, du texte, du titre ou de l’annonce de plus gros corps. Cette qualité des caractères s’est dissipée au fil des évolutions techniques successives jusqu’à devenir un fantôme avec l’avènement de la photocomposition puis de l’informatique. On a été tellement ébahis par la facilité avec laquelle un seul dessin de lettre pouvait être dimensionné à loisir qu’on en a oublié que l’échelle du dessin confère des qualités particulières de restitution à l’échelle choisie et anticipée. Il y a eu, et il y a encore, des caractères numériques qui reprennent ce principe des dessins destinés à des échelles précises – les fameux corps optiques – mais ce genre de créations, parce que plus longues à développer et plus contraignantes à utiliser, restent marginales. À vrai dire, dans certains cas, concevoir des corps optiques seraient de l’excès de zèle et on peut s’en passer assez souvent pour que leur relative rareté ne soit pas un fait plus regrettable que ça.
À l’époque du plomb, on disposait de moins de tailles de corps, puisqu’il fallait toutes les graver une à une, alors que l’informatique permet virtuellement de composer dans une infinité de tailles, avec des valeurs de points improbables et décimales. Aujourd’hui, nommer une taille de corps autrement que par sa valeur chiffrée n’aurait que peu de sens puisque cette valeur est d’une variabilité infinie, mais autrefois, chaque taille usuelle avait son petit nom. J’ai trouvé la liste de ces noms (en français) dans le Traité de la typographie édité par Henri Fournier dans les années 1820 (l’édition que j’ai consulté est de 1825 mais je ne suis pas sûr que ce soit la première). Comme ce traité est une des raisons qui me fait travailler sur la création d’une didone, et que cette didone me fait m’intéresser aux corps optiques (autrement que H&F-J), je poste cette liste composée dans ledit caractère, en l’état.
Cette liste soulève quelques questions puisque certaines équivalences ne sont pas confirmées de toutes sources, notamment le Trismégiste qui est ici défini comme le corps de 33 points alors qu’on trouve aussi l’équivalence de 36 points (plus fréquente il me semble). De même, un Cicéro correspond normalement à 12 points. Je me suis demandé s’il s’agissait d’erreurs, et si c’est le cas, elle ont été parfaitement reproduites dans une édition de 1826. J’aurais donc tendance à penser que ces variations tiennent au système de mesure typographique employé, puisque les points ont eu des valeurs variables selon leurs origines (P-S. Fournier, Didot, etc. ?), mais surtout parce que c’est peu ou prou (et à la louche) à cette époque que les nomenclatures du genre se sont établies d’où, je suppose, les irrégularités. En tout cas, cette liste permet aussi de rappeler que la liberté nouvelle de composer à la taille qui nous plaît n’est pas forcément un bénéfice absolu, et que tenter des compositions avec ces rapports de tailles fixes* peut parfois présenter un intérêt, ne serait-ce que pour un exercice de style.
*Je parle de rapports de tailles parce que les points ‘informatiques’ sont ceux du système Pica et non Didot (ou Fournier) en usage dans cette liste.
bel.bir
janvier 11th, 2011Belafonte est au chaud dans un tiroir informatique, en attente d’une fin qui pourrait la rendre utile à d’autres que moi, mais pour l’instant, j’ai d’autres félins à châtier. Et pourtant, avec quelques acolytes indispensables, j’ai pris le temps de me rendre au bois puisque c’est l’hiver, mes dessins à dégradés rayés dans la poche. Il s’agit d’un premier essai de fabrication qui annonce une suite prometteuse mais n’a pas produit des caractères très aboutis, quelques corrections de dessin s’imposent avant d’envisager des applications plus sérieuses, ces impressions sont réalisées en tampon, avec l’encre idoine.