Elzevier
Ça fait de nombreux mois que je suis dans les types des Didot. Je me suis laissé absorber dans cet univers au répertoire formel particulier et je n’ai eu aucune raison d’en ressortir puisque j’utilisais le caractère que je suis en train de dessiner dans une application pour iPad (édition numérique) sur laquelle j’ai travaillé les neuf derniers mois. Maintenant que ce chapitre éditorial est clos, nous (Mnestra) travaillons à la suite et à de nouveaux sujets. Un de ces sujets va sans doute nous amener dans les Pays-Bas du XVIIe siècle et si le sujet de la première application, Van Gogh, me permettait très légitimement d’utiliser un didot, il serait moins opportun d’appliquer exactement ce même traitement typographique au second sujet, même s’il est envisagé dans l’esprit d’une collection. Et c’est comme ça que j’arrive à la typographie Néerlandaise du XVIIe siècle, un siècle d’or. Des caractères inspirés de l’âge d’or de la typographie néerlandaise, il en existe. Mais à mon goût, ils sont soit plutôt beaux et hors de prix (comptez trois zéros pour une famille), soit des réinterprétations qui n’ont pas les qualités que je recherche. Assez souvent, et on revient à la question qui m’a fait commencer le Bréviaire, ces interprétations sont faites à partir des poinçons, ce qui ne restitue pas l’image du caractère qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse dans le cas d’une édition qui évoque une période, c’est l’image imprimée de la lettre. Alors j’ai jeté un œil au travail d’imprimeur des associés Bonaventure et Abraham Elzvier, oncle et neveu, installés à Leiden. Leurs livres sont parmi ceux qui ont une certaine réputation chez les bibliophiles, notamment pour la qualité des compositions en petits corps qui restent néanmoins agréables à lire. Les caractères n’y sont pas pour rien (étroits & robustes). Sans aller dans l’imitation précise, ni tenter le moindre effet qui nécessiterait un travail colossal pour échapper à la médiocrité, j’ai tenté d’aboutir à une restitution de cette typographie néerlandaise qui me convienne. C’est un travail de petite ampleur qui n’a pour objectif immédiat que de servir à des compositions que je suis susceptible de faire dans les prochains mois. À ce titre, la base est déjà prête et exploitable. Mais au-delà de mes besoins imminents, j’ai ouvert une nouvelle boîte qui amène son lot de découvertes et de développements, autant vous dire que cette affaire n’est pas classée. Néanmoins, je vais me discipliner et revenir à mon didot, qui avance et devrait se terminer, je l’espère, vers la fin du premier trimestre de 2012 (?).
janvier 29th, 2012 at %H:%M
Très beau! J’ai hâte que ça soit fini.
août 15th, 2012 at %H:%M
Je suis très intéressé aussi!
Bravo.