Ne rier pas du poids
Je suis victime de librus eternus, le syndrome du carnet inachevé, celui qui assiste au commencement des autres avant d’être fini lui-même.
Pour faire simple, j’ai au moins trois projets typographiques en cours, dont Fengardo, évidemment. Je n’ai pas vraiment le temps de les développer pour l’instant, du vrai travail m’occupe par ailleurs, ce qui est aussi une bonne chose. Et pourtant, j’ai quand même trouvé le moyen de planter une nouvelle idée dans mes heures creuses, celle d’un exercice de style autour de mon vif intérêt pour la typographie à vocation publicitaire de la fin du XIXe, imposante et brutale.
Comme mordre à chaque hameçon de mes inspirations aux qualités très nivelées serait dangereux pour ma santé mentale, j’ai choisi d’en faire un exercice (de style donc) en temps limité; ce qui pourrait aboutir sur quelques fontes libres, sans aucunes prétentions celles là.
Ainsi, je suivrais les traces du mec qui a développé le principe de la sarbacane à piston fabriquée à partir d’un effaceur au marquage bleu marine de type barbershop, couplé à la capsule phalloïde d’un stylo à bille Reynolds™. C’était une idée simple mais efficace qui fut rapidement mise au service de l’emmerdement maximum dans de nombreux collèges de France, et simplement diffusée grâce à la modestie de ses éléments constitutifs et son coût quasi-nul (même s’il fallait parfois se priver de sa capacité de correction, i.e. sacrifier l’effaceur, afin de prendre part à la bataille imminente).
Loin de moi l’idée d’emmerder le monde, ni même d’inventer quoi que ce soit, je songe surtout à faire de ces exercices un terrain d’expérimentations simples qui, à l’occasion, pourrait prendre une forme utile à d’autres.
L’idée est lancée, je suis déjà curieux de sa durée de vie.
Je dis beaucoup graisse, c’est mal. En fait je voulais ‘juste’ introduire la tentative créative en cours, simple, grasse et capitale. Elle a coûté environ 6 heures jusque là (sur 5 jours), et je ne lui en accorderait guère que 4 de plus pour s’étoffer en un simplissime, et volontairement irrégulier, caractère de titrage.