Archive for juillet, 2010

Fengardo, fonte libre*

samedi, juillet 24th, 2010

…au télé­char­ge­ment.

Aujourd’hui est un jour comme un autre, sauf qu’aujourd’hui, je me fais Jean-Jacques et je Donne.

J’ai vécu une gros­sesse dif­fi­cile. Il aura fallu que mon per­fec­tion­nisme du dimanche trouve un terme dans l’écoute des sages voix de quelques pairs ami­caux, pour que je me décide enfin à assu­mer cette fonte comme ter­mi­née et à la rendre disponible .

Quand je dis « rendre dis­po­nible », je parle évi­dem­ment de gra­tuité et il y a plu­sieurs rai­sons à cela. La pre­mière de toute est sans doute que je me suis tou­jours consi­déré comme un Jean-Michel Jarre de la typo, un ama­teur gen­til & pas­sionné mais dont les ambi­tions dépassent les qua­li­tés. Ensuite, je suis issu de cette mer­deuse géné­ra­tion du tout-gratuit qui n’a jamais com­pris que la musique, le cinéma, et acces­soi­re­ment la typo, ça se paye puisqu’il s’agit du fruit d’un tra­vail consé­quent. Induit par ma condi­tion, je ne crois guère en la plu­part des modèles éco­no­miques exis­tants dans le monde de la typo. Celui qui m’a le plus convaincu jusque là est celui de Jos Bui­venga, qui dif­fuse gra­tui­te­ment les graisses de base de ses fontes et fait payer les graisses sup­plé­men­taires d’un usage par­fois secon­daire. Il donne ainsi l’occasion aux uti­li­sa­teurs de se fami­lia­ri­ser avec le carac­tère et je pense que l’achat d’une famille est plus évident suite à cette expé­rience. Main­te­nant, je ne sais rien de ses résul­tats finan­ciers avec ce fonc­tion­ne­ment et j’ai cru com­prendre qu’il n’avait pas vrai­ment essayé d’en vivre; ça tombe bien, je ne compte pas essayer non plus. Enfin, je n’ai pas la pré­ten­tion de pro­duire un tra­vail de qua­lité pro­fes­sion­nelle, sur­tout en regard de cer­tains stan­dards éle­vés en matière de fini­tion (ker­ning, hin­ting and co).

J’avais d’abord envi­sagé de dif­fu­ser une ver­sion 0% avec un set de base et le strict néces­saire pour les usages les plus cou­rants. Et puis je me suis dit que c’était absurde puisque j’avais des­siné plus que ça, par ailleurs j’avoue avoir eu la flemme de faire des coupes franches dans l’Opentype.

Il s’agit donc d’un joli petit bébé de 400 glyphes et des brouettes, le set de base, chiffres elzé­vi­riens par défaut, chiffres ali­gnés pro­por­tion­nels et tabu­laires en Open­type, Small Caps, quelques formes his­to­riques, variantes de titrage, etc. Juste pour rire, la fonte couvre l’utilisation de ces langues là: alba­nais, alle­mand, anglais, basque, bokmål nor­vé­gien, cata­lan, cor­nique, danois, espa­gnol, esto­nien, féroïen, fin­nois, fran­çais, gali­cien, galla, grec, indo­né­sien, irlan­dais, islan­dais, ita­lien, malais, manx, néer­lan­dais, nynorsk nor­vé­gien, por­tu­gais, somali, sué­dois, swa­hili. La der­nière est ma pré­fé­rée, puisque le Roi lion pourra décla­rer sa flamme à sa femme en fen­gardo et en ver­sion originale.

Plai­san­te­rie lin­guis­tique et médiocre mise à part, je dois remer­cier les acteurs dis­crets de cette pro­duc­tion, à com­men­cer par les pré­cep­teurs qui m’ont ino­culé le bacille du typo­graphe, les amis qui me souffrent, ceux qui m’éduquent, ceux qui font vivre ma verve typo­gra­phique, et les bêta-testeurs qui ont appré­cié ce carac­tère même lorsqu’il était tout bon­ne­ment hideux.

Allez hop, on passe à la caisse maintenant:

[ Télé­char­ger Fen­gardo ] Contrat Creative Commons

Fen­gardo par Loïc San­der est mis à dis­po­si­tion selon les termes de la licence Crea­tive Com­mons Pater­nité — Pas de Modi­fi­ca­tion 3.0. Les auto­ri­sa­tions au-delà du champ de cette licence peuvent être dis­cu­tées par ici: loic (at) aka­lol­lip (dot) com

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Quant à ceux que mes états d’âme sur la nais­sance de Fen­gardo inté­ressent, vous pou­vez pour­suivre, munis­sez vous d’un grand verre de Banga™ et bonne chance.

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